REACTIONS OFFICIELLES

MEDECINS

 

SOCIETE FRANCAISE D’ALCOOLOGIE
Président : Pr Mickaël NAASSILA
Vice-Président : Pr Maurice DEMATTEIS
Secrétaire général : Romain MOIRAND
> Communiqué de presse de la Société Française d’Alcoologie du 2 août 2017
SOCIETE FRANCAISE D’ALCOOLOGIE – Communiqué de presse du 2 août 2017
Les ambassadeurs de la SFA « comprennent la grande prudence de l’ANSM » mais en même temps « s’inquiètent de l’application de cette décision aux patients bénéficiant actuellement de doses plus élevées, stabilisés dans leur consommation (abstinence ou consommation réduite) et en l’absence d’effet indésirable lié au baclofène ». Elle reconnaît les bénéfices apportés par ce médicament « chez certains patients » et « lorsqu’il est utilisé de manière appropriée (adaptation personnalisée de la dose et de sa répartition dans la journée, avec un suivi rapproché) ». « Mais à la dose limitée de 80 mg par jour, l’utilité thérapeutique de ce médicament est clairement remise en question chez un nombre important de patients. Actuellement, sur le terrain, le message est confus et le risque sanitaire majeur : des pharmaciens refusent de dispenser plus de 80 mg par jour, d’autres ne dispensent le traitement que si une réduction posologique rapide est engagée, même lorsque le traitement est bien supporté ou prescrit hors RTU. Des patients et leur entourage appellent de toute part, des médecins ne savent que répondre devant ces situations pour le moins paradoxales et incohérentes. » « En voulant réduire les doses de baclofène en raison de leur dangerosité, favorisée par des prescriptions inappropriées et mal encadrées, et constatée dans la récente étude collaborative CNAMTS-ANSM-INSERM, la décision de l’ANSM, prise sans concertation avec les acteurs du terrain et sans préparation de son application, pourrait se révéler dangereuse. La réduction posologique rapide demandée pour tout patient sous baclofène et les difficultés de dispensation rencontrées en officines représentent des situations à risque pour nos patients : syndrome de sevrage, ré-alcoolisations, compensation avec d’autres produits psychoactifs dont les benzodiazépines. »

Pr Nicolas AUTHIER
Consultation Pharmacodépendance
Centres Addictovigilance et Pharmacovigilance
Service de Pharmacologie Médicale – UMR INSERM 1107
CLERMONT-FERRAND
http://www.addictauvergne.fr/baclofene-revision-rtu/
« Comme une majorité de prescripteurs n’ont jamais véritablement prescrit le baclofène dans le cadre de la RTU, pour eux, cela ne change rien, et ils continueront d’assumer l’entière responsabilité de leur prescription hors AMM. Bien sur cette prescription hors AMM (et hors RTU) du baclofène ne peut être encouragée mais elle n’est pas interdite. Elle est encadrée via l’article L5121-12-1 du code de santé publique. Néanmoins, c’est la responsabilité du prescripteur qui est engagée et non celle de l’ANSM (contrairement à ce que l’on pourrait croire depuis l’affaire Médiator). Il doit pouvoir apporter la preuve que sa prescription ne respectant pas l’AMM ou la RTU du médicament est « indispensable » chez ce patient. On peut néanmoins imaginer que ces prescripteurs de posologies élevées de baclofène disposent des données scientifiques pour argumenter leur choix. C’est une responsabilité individuelle à assumer en cas de complications. Elle se partage aussi avec le pharmacien qui n’est pas toujours aussi enclin que le prescripteur à maintenir des posologies aussi élevées. Néanmoins, si diminution il y a, elle doit être concertée entre ces deux professionnels de santé et programmée à un rythme permettant une surveillance renforcée du patient (probablement plus délicate en période estivale). La rapidité, légitime, de la mise en œuvre de cette 3ème version de la RTU s’avère parfois difficile à mettre en œuvre rapidement sur le terrain mais l’ordre national des pharmaciens a rappelé le 27/07/2017 dans un communiqué la nécessité de ne pas interrompre brutalement ce traitement et de suivre les prescriptions médicales. »

 


PHARMACIENS

ORDRE DES PHARMACIENS SUITE A L’ANNONCE DU PLAFONNEMENT A 80 MG PAR JOUR

Dans une lettre officielle adressé e aux pharmaciens, l’Ordre donne des consignes assez claires et courageuses si on lit précisément :

« Cependant, NOUS ATTIRONS VOTRE ATTENTION SUR LE FAIT qu’en raison du risque de syndrome de sevrage au baclofène, le traitement ne doit pas être interrompu ou réduit brutalement.

Par conséquent, pour les patients en cours de traitement recevant actuellement des doses supérieures à 80 mg/j de baclofène, il doit leur être indiqué :

– de consulter au plus vite leur médecin, afin d’initier une réduction progressive de la posologie,
– et de ne pas réduire ou arrêter d’eux-mêmes leur traitement.

Dans l’attente d’une nouvelle consultation médicale, le traitement DOIT être dispensé CONFORMEMENT A LA PRESCRIPTION PRESENTEE PAR LE PATIENT. »

http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Les-actualites/Baclofene-pas-d-interruption-ou-de-reduction-brutale-de-traitement

 


MINISTRE DE LA SANTE

Aucun réaction officielle directe de la Ministre, Tout juste apprenons-nous de l’article du Figaro que « le ministère de la Santé indique de son côté ne «pas avoir de raison de douter de cette décision» ».
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/07/26/01016-20170726ARTFIG00273-baclofene-la-colere-des-medecins-monte-d-un-cran.php