Etude PINOT et al.

Lors du  XIIe Congrès de médecine générale 2018, le 5 avril 2018 au Palais des Congrès de Paris, le Dr Juliette Pinot, Médecin généraliste, Chef de Clinique Universitaire, Faculté de médecine Paris Descartes, Département de médecine générale a présenté une étude  rétrospective sur 144 patients traités au baclofène pour une addiction à l’alcool et suivis durant 3 ans.

Cette étude a été réalisée par les Docteurs Juliette Pinot (1), Laurent Rigal (2), Bernard Granger (3), Stéphanie Sidorkiewicz (1) et Philippe Jaury (1).

Transcription de la présentation vidéo résumée par l’auteur à la suite de la présentation devant le Congrès pour le quotidien médical « Le Médecin Généraliste » (https://twitter.com/LeGene_hebdo/status/981936502597963778?s=09) :

« On a réalisé une étude rétrospective sur 144 patients ambulatoires qui ont été suivis pendant 3 ans. On s’est intéressé à ces patients et on a regardé à 1 an, à 2 ans, à 3 ans où ils en étaient de leur consommation d’alcool. C’étaient tous des patients pour lesquels initialement – quand ils ont été inclus dans l’étude – ils avaient une prescription de baclofène dans l’idée d’arrêter ou de diminuer leur consommation d’alcool.

A 3 ans on a 91 patients [NDLR : 63%] qui avaient une consommation d’alcool  à faible risque selon l’OMS, qui étaient abstinents ou qui buvaient moins de 4 verres par jour pour les hommes et moins de 2 verres par jour pour les femmes.

Ce qui est intéressant dans cette étude c’est qu’on a aussi regardé les patients dans le temps. Ceux qui avaient une consommation d’alcool à faible risque selon l’OMS ou abstinents à 1 an, à 2 ans et à 3 ans. On a 75 patients [NDLR : 52%] c’est-à-dire un peu plus de la moitié des patients qu’on a recrutés qui avaient un effet durable du baclofène dans le temps.

Pour ceux là on a également regardé la dose de baclofène qu’ils prenaient pour savoir quelle dose ils prenaient au cours du temps. On a remarqué qu’il y avait à peu près 30% des patients qui pouvaient arrêter le baclofène en gardant une consommation d’alcool à faible risque selon l’OMS. Pour les autres ils continuaient à avoir une prescription de baclofène avec quand même un réduction au cours du temps d’environ 35% à 3 ans par rapport à la dose de baclofène qu’ils prenaient à 1 an.

C’est une étude de plus sur le baclofène pour essayer de voir l’effet dans la prise en charge de l’alcool. »

1 Département de Médecine Générale, Université Paris Descartes, Sorbonne Cité, Faculté de Médecine, Paris, France
2 Département de Médecine Générale, Université Paris Sud, Saclay, Faculté de Médecine, Paris, France
3 Faculté de Médecine, Service Psychiatrie et d’Addictologie Hôpital Tarnier, Hôpitaux universitaires Paris Centre